Fashion revolution week

La Fashion Revolution Week est une initiative née il y a 8 ans suite à l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh. Ce mouvement se bat pour améliorer les conditions de travail dans l’industrie de la mode, et pour inciter les marques à plus de transparence, notamment grâce à la campagne :”Who made my clothes ?” qui encourage les consommateurs à interroger les marques sur l’origine de leurs vêtements.

Cette année, nous avons souhaité prendre notre part en “déconstruisant” un modèle (et pas le plus facile !) de la collection Venice.
Pour cet exemple très concret, nous avons choisi la robe Sam, et avons remonté toutes les étapes nécessaires à sa fabrication, et tout détaillé en toute transparence.

La plante

Chez mMJ nous n’utilisons que des matières naturelles, à l’origine de chacun de nos tissus, il y a donc une plante. Dans le cas de la robe Sam, c’est 2 plantes, car le tissu est un mélange de coton et chanvre.
Le coton a été cultivé dans le nord de la Chine, il est bio certifié GOTS. La certification GOTS garantit non seulement que le coton n’a été cultivé sans aucun pesticide ou produit nocif pour l’environnement, mais également que sa culture et sa croissance ont été réalisées par des travailleurs traités dans le respect du droit international et des lois du travail applicables dans le pays concerné.
Le chanvre quant à lui a été cultivé en Inde. Le chanvre est comme le lin, c’est une matière naturellement écologique car sa culture et sa transformation en tissu se font grâce à des procédés naturels sans produits chimiques toxiques pour l’environnement et les personnes.

Le chanvre utilisé pour le tissu de la robe Sam n’est pas certifié. Il n’y a que très peu de chanvre certifié, parce que justement c’est naturellement écologique donc moins nécessaire que sur une plante comme le coton par exemple. Mais le chanvre bio certifié existe (contrairement à ce que je croyais). Le nôtre a été cultivé en Inde.
La France est le plus gros producteur de chanvre au monde, mais il est majoritairement cultivé pour d’autres applications que le textile (alimentation, bien être…) C’est entrain de changer mais cela reste difficile pour des jeunes marques comme la nôtre d’avoir accès à ces initiatives parce que nous commandons nos tissus dans des petites quantités qui pour l’instant, n’intéresse pas les grands acteurs de la filière, et nous n’avons pas trouvé d’intermédiaires qui nous permettrait d’y avoir accès. C’est en quelque sorte la petite zone d’ombre autour de la fabrication de la robe Sam et c’est justement pour cela que nous avions pris cet exemple. En effet, il est très difficile de remonter toute une chaîne de production, les fournisseurs n’étant pas encore tout à fait habitués à devoir justifier l’origine de leur textile.

Notre fournisseur est situé aux Pays Bas et c’est un acteur reconnu de la mode responsable, sa société étant elle-même certifiée GOTS. Mais même dans ce cas, il reste des zones d’ombres sur l’origine du tissu. Nous avons fait le choix de quand même l’utiliser et de faire confiance au fournisseur qui nous assure que le chanvre a été produit et récolté dans de bonnes conditions.

Le tricotage

Pour le tricotage, le chanvre (en pelote) a rejoint le coton en Chine. On parle ici de tricotage car le tissu est un jersey, il est donc non tissé mais tricoté (les fils sont entrelacés en boucle par un point qu’on appelle le jersey).

Cette étape est réalisée dans une usine affiliée avec la Fair Wear Foundation. La Fair Wear Foundation est un organisme de vérification, spécialisé dans le contrôle et l’enseignement des bonnes pratiques du droit du travail. Chaque usine est signataire d’un code de conduite l’engageant à vérifier que les standards de l’organisation international du travail soient appliqués sur toute la chaîne de production.
Cette affiliation de l’usine à la Fair Wear Foundation nous permet de nous assurer que les travailleurs qui ont tissé en ennobli ce tissu sont déjà en âge de travailler et ont été traité et rémunéré dignement, en accord avec la loi en vigueur dans leur pays.

Une fois toutes ces étapes accomplies, notre fournisseur aux Pays Bas distribue le tissu et c’est à ce moment-là que nous récupérons la main.

La confection

Pour la robe Sam, nous avons effectués 3 toiles et 2 prototypes. Les toiles ont été réalisées dans un tissu avec sensiblement le même tombé que le tissu final mais moins coûteux, que nous réutiliserons ensuite en chiffon de nettoyage. tant que nous travaillons sur les toiles nous changeons le patronage. Chez nous, tout est internalisé. C’est Julie qui s’occupe de toute la partie modélisme, c’est elle qui va monter ces toiles. Une fois satisfaite du résultat, elle montra également un premier prototype pour vérifier que le tissu réagit à la coupe, aux coutures et finitions sans surprises (il y en a toujours !).
Ensuite, Macoumba monte une tête de série, c’est ce qui nous servira de base pour la production. Toutes les pièces confectionnées par la suite seront identiques à celle-ci. Macoumba a rejoint l’atelier au mois de mars dernier, il avait préalablement fait un stage chez mMJ dans le cadre d’une collaboration avec l’association la Fabrique Nomade au mois de novembre, et c’est un grand plaisir de pouvoir continuer cette collaboration avec lui.
C’est Macoumba qui confectionne avec passion et savoir-faire tous vos modèles, directement dans notre atelier de confection à Paris.
La production chez mMJ est organisée autour de la confection raisonnée, nous produisons au plus juste de vos envies. Pas de gros stocks, pas de pré-commande, nous avons développé un système hybride entre la précommande et la production classique, qui nous permet d’être très réactif mais de ne pas surproduire.

Le prix

Impossible de parler de transparence totale sans évoquer le prix. Le prix que vous payez lorsque vous vous offrez un de nos vêtements. Ce prix correspond à une valeur réelle et nous souhaitons que vous sachiez qui et quoi vous rémunérez lors de votre achat :

Seuls les coûts liés à la fabrication d’une robe sont notés ici et pas tous les coûts de fonctionnement et de développement (achat de machines, frais du site, loyers…) qui eux seront couverts par ce que nous appelons ici la marge.
Nous voulions principalement faire ressortir la valeur du vêtement à l’unité (sauf sur la conception qui elle, sera amortie en fonction du nombre de pièces produites mais il nous semblait important de le faire figurer quand même)

L’industrie de la mode ne peut changer sans un engagement de transparence total, pour recréer un climat de confiance avec les consommateur.rices.
C’est ce à quoi nous nous engageons au quotidien, car même si nous nous savons imparfaites, nous souhaitons chaque jour nous améliorer.

Voici le résultat final : la robe Sam
Sources:
  • https://laines-paysannes.fr/tricotage-et-tissage-quelle-difference/
  • https://www.wedressfair.fr/matieres/chanvre
  • https://www.thegoodgoods.fr/

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